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Deux sites dans le périmètre du Mont Houy,
« la Sablière » et « le Bois de Fontenelle »
sur le versant descendant vers l’Escaut, entre Famars, Trith et Maing,
ont confirmé la réalité d’une occupation de notre sol par les
chasseurs du paléolithique. Ils ont révélé d’importants gisements d’outils
lithiques (racloirs, bifaces, ..et des dizaines d’éclats).
Deux pièces ont retenu l’attention des archéologues :
un grand biface moustérien de 15,5 cm et un petit
biface cordiforme.
(1)
Dans la cité des Nerviens, après la décadence de Bavay, Famars devient
Préfecture d'Empire et chef-lieu d'un "pagus" (comté). De
grandes voies partent de Famars, en particulier la voie
Famars-Arras-Thérouanne.
C'est au long de cette voie, au lieu-dit "bois de Fontenelle"
qu'un cimetière à incinération du IIIe siècle fut
découvert en 1958/1960. Parmi les nombreuses trouvailles figure une petite
fiole en verre du IIe ou IIIe siècle, ornée d’émaux bleus
ou jaunes ainsi qu’un peigne en bronze.
(2)
Le passage de cette voie sur l'Escaut, à Maing-Trith, fut confirmé par
la découverte de ses vestiges sur la berge maingeoise près de
Fontenelle, ainsi qu'un possible relais de batellerie.
La présence de Famars puis
l'essor de Valenciennes placent Maing au centre d'un réseau de voies
stratégiques [Famars, Trith, Denain, Arras] - [Famars, Haspres, Cambrai]
- [Valenciennes, Cambrai], fermé au nord par l'Escaut, axe majeur de la
progression Franque au Ve siècle. On peut donc imaginer
l'installation d'une communauté "germanique" à Maing vers le
VIe ou le VIIe siècle, mais aussi d'un lieu de culte, avec le passage
hypothétique de l'évêque Saint Géry, évangélisant la vallée de
l'Escaut et venant de Famars.
Par le traité de Verdun,
l'Escaut trace la frontière des royaumes des petits-fils de Charlemagne.
Le Hainaut est d'abord en Lotharingie, puis il s'intègre rapidement dans
l'Empire Germanique. Maing, situé sur l'Escaut, est donc en situation
stratégique à la frontière entre le Comté de Flandre et le
Comté-Marche de Valenciennes.
Une expédition de Normands
Danois remonte la vallée de l'Escaut, échoue devant la résistance
farouche de Valenciennes, passe sans doute à Maing puis à Denain et
atteint Cambrai qui est pillée.
(3)
Lors d'une terrible épidémie
qui ravage le Hainaut, la Vierge Marie apparaît à un ermite nommé
Bertholin L'ermite Bertholin en prières (carte postale : statue de la Vierge lors des processions), en prières près d'une fontaine située à Maing, au long de
la route de Valenciennes, et fait de lui son messager auprès des gens de
Valenciennes qu'elle préserve de l'épidémie par le
"miracle du Saint Cordon"
(4)
Les "Chroniques de
Baldéric" relatent un épisode du conflit qui oppose le Comte de
Flandre Bauduin V à l'Empereur Germanique Henri III. Celui-ci arrive au
"vicus de Maing", tente de construire des ponts sur l'Escaut
entre Maing et Prouvy, poursuit sa route, franchit le fleuve plus en amont
et passe en Ostrevant.
La motte féodale: C'est sans
doute vers la fin du XIe siècle ou au cours du XIIe
qu'une motte de dimensions considérables fut édifiée à la croisée des
chemins de Maing, Thiant, Trith et Prouvy (lieu-dit "les 4 à la
balle"), tournée vers l'Escaut qui alimentait ses fossés et dont
elle verrouillait le passage, par un puissant seigneur local ou un comte
de Hainaut voulant protéger sa frontière contre la Flandre. Elle fut
ensuite délaissée au profit d'une maison-forte quadrangulaire qui, à la
fin du XIIIe ou au début du XIVe dut être à
l'origine du château des Prés.
Une motte féodale à Maing (J-M Conreur)
(5)
L’évêque de Cambrai Manassès, par
une Charte qui est le premier manuscrit original de l’histoire de
Maing, accorde à l’Abbaye St Aubert de Cambrai « l’autel
du domaine qu’on appelle Maing = altare villae quae dicitur
mahen»)(réf: ADN 36 H 62 / 663 )
(6)
La donation de 1097 est
confirmée par deux actes des papes
Pascal II et Innocent III ,
dans lesquels on trouve les toponymes « maten » et « maheng ».
Suite du
chapitre "Histoire"
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