Sans doute au XIe siècle, une motte féodale fut édifiée  près de l’Escaut vers Prouvy. Par un processus très courant d’abandon puis de transfert, apparut un siècle ou deux plus tard une maison-forte quadrangulaire en matériaux plus solides, réutilisant le système hydraulique, avec une basse-cour plus petite, non loin de la route conduisant au village de Maing.
Nous pensons qu’il faut y voir l’origine du Château des Prés.
Dans la première moitié du XIVe siècle, il est la propriété personnelle de  Jean Bernier, Grand Bailli de Hainaut et Prévôt-le-Comte. Il reçoit du Comte Guillaume, en 1325, l’autorisation de fortifier sa Maison de Maing .
Après la disgrâce de Jean Bernier, le Château, cité alors comme « Tour carrée fortifiée », devient la propriété de Jean de Neuville en 1338 et subit les assauts des Français en 1340, au début du conflit Franco-Anglais. Il passe ensuite dans la famille Rasoir au XVe siècle. Occupé par un contingent français, il  est détruit en 1477 par les troupes valenciennoises de Guillaume de Clèves, sur l’ordre de Marie de Bourgogne.
Il appartient ensuite, au XVIe siècle, aux familles Lallaing-Lannoy-Maingoval. Le dénombrement de 1561 mentionne une « Dame de Mingoval », épouse de Philippe de Sainte-Aldegonde, Comte de Noircarmes, Bailli de Hainaut.
La première représentation du Château est celle des Albums de Croÿ, vers 1600,où l’on voit la tour carrée de pierre bleue et deux tours d’angle. Un plan de la levée du siège de Valenciennes en 1656 par Condé montre le Château avec quatre tours. Le document le plus intéressant est le plan de 1674
(1), sans doute dessiné par «l’administration» du Château, qui nous donne de nombreux détails sur son état à cette époque.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, il sera la propriété des familles Hennuyer-Desmaisières, jusqu’à la Révolution, où la Dame du Château est Madame Duhot.
Au XIXe siècle, il perd sa vocation de forteresse pour devenir le centre d’une exploitation agricole tenue par la famille Payen, Sylvestre puis Irénée, tous deux d’ailleurs maires de Maing en 1800 et 1830. Arthur Dinaux nous relate avec précision cette transformation : tours abattues , fossés comblés.
De 1905 à  1915, il est la résidence du prêtre de la paroisse.
Ses propriétaires actuels, soucieux de son entretien, ont  rénové le corps d’habitation et ont aménagé des chambres d’étudiants.

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1. Mention de Guillaume de Maing
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