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Plusieurs mentions de Guillaume de Maing
(1), dans l'entourage du comte Bauduin VI de Hainaut et du seigneur Renier II de Trith, son homme de confiance, qui le suivit lors de la Croisade et fut Duc de Philippopolis, à l'origine du croissant sur le blason de la ville de Trith. Il est encore cité au milieu du XIIIe siècle, ainsi que Dame Rikaut de Maing. (2)


Une première fondation, sur le site de l’ermitage de Bertholin, d'un oratoire et d'un béguinage par Jeanne et Agnès, filles du seigneur d’Aulnoy, est à l’origine de
l’abbaye de Fontenelle
.


Grâce au soutien du seigneur d'Aulnoy et d'Amand de Pont, cette communauté s’établit plus près de l’Escaut, sur un terrain plus riche en sources, appartenant à l'abbaye de Crépin, et adopte la règle de Cîteaux.


La seigneurie de Trith (et Maing ?) est tenue par Gilles de Trith, fils (ou neveu) de Rénier II deTrith.


Les nouveaux habitants du fief de Ciply (Hameau de  l’Hôpiteau) sont placés sous la juridiction spirituelle de la cure paroissiale de Maing.


Par diverses alliances familiales, la seigneurie de Trith et Maing échoit aux seigneurs du Roeulx, Eustache puis Gilles, son frère.[ référence : J. Trotin, les seigneurs de Trith et Maing ]


1298 : Acte d'échevinage ( ADN 32 H 22 ) dans lequel apparaît le nom de Willaume Nazet, premier maire connu de Maing et Trith.

La fin du XIIIe siècle est une période de progrès et d'expansion démographique pour Maing et le Hainaut. Elle se traduit par l'essor rapide de l'abbaye de Fontenelle, par une première évolution architecturale significative de l'église de Maing et la confirmation dans les actes écrits de son statut de paroisse.

 

Le XIVe siècle est sans nul doute l'une des périodes les plus riches et les plus fortes de l'histoire de Maing.


Acte d'échevinage ( ADN 32 H 6 ) par lequel Gilles ou Gillon, premier curé connu de la paroisse de Maing vend au fermier de l'abbaye de Fontenelle une terre de l'héritage familial.


Ce sont deux dates fondamentales dans l'histoire médiévale de Maing , où la destinée de la communauté va prendre une autre dimension. En 1322, Fastreit du Roeulx vend au comte Guillaume Ier de Hainaut
(3) son fief de Trith et Maing, que le comte lui rend aussitôt en usufruit; en 1325, Fastreit, par " déshéritement ", remet son fief au comte Guillaume, reconnu comme seul seigneur de Trith et Maing. A partir de 1327, la seigneurie relève directement des comtes de Hainaut. [ Référence : J. Trotin, les seigneurs de Trith et Maing ]


Le comte Guillaume accorde à Jean Bernier, son prévôt-le-comte, l'autorisation de fortifier (plutôt que bâtir) sa " Maison de Maing ", le Château des Prés.
(4)


Fuyant l'Angleterre, accusée de complot par son époux Edouard II, la Reine Isabelle et son fils le futur Edouard III, venant d' Haspres, escortés par Jean de Beaumont, frère de Guillaume Ier, passent à Maing et s'arrêtent à l'abbaye de Fontenelle, avant d'entrer dans Valenciennes pour y chercher secours auprès du comte de Hainaut et de Jeanne de Valois (sa cousine). Le mariage entre le Prince Edouard et Philippa de Hainaut y est alors décidé.


Charte de comte Guillaume Ier de Hainaut
(5) (6) C'est un document majeur dans notre histoire, témoignant de l'intérêt et de l'administration raisonnée du comte Guillaume " le Bon ". Cette charte accorde d'abord aux gens de Trith et Maing un droit de plantis en certains lieux, dont la vente servirait à entretenir les chemins. Elle octroie aussi aux gens de Maing l'établissement d'un marché hebdomadaire, assorti de franchises pour ceux qui y viendraient. Ces deux décisions vont bien entendu favoriser l'essor de la communauté.


Décès du comte Guillaume, le 7 juin 1337, à Valenciennes. Il est inhumé dans l'église des Frères Mineurs de Saint François, auprès de son père Jean II d'Avesnes. Sa veuve
Jeanne de Valois
se retire simple religieuse à l'abbaye de Fontenelle. Le nouveau comte de Hainaut est leur fils, Guillaume II.


Jean Bernier est accusé d'intelligence avec le Roi de France. Il est désavoué par le comte Guillaume II. Ses biens sont confisqués, en particulier le Castel des Prés à Maing, qui est racheté comme bien séquestré par Jean de Neuville.


Début du conflit franco-anglais . Jeanne de Valois reçoit son gendre le Roi d'Angleterre Edouard III
(7) (8) à l'abbaye de Fontenelle et tente d'apaiser les esprits.


Au mois de juin 1340, Jean ( le futur Jean le Bon), Duc de Normandie, fils aîné du Roi de France Philippe VI, à la tête d'une armée, tente de convaincre la ville de Valenciennes de se rallier au Roi de France. D'abord repoussés par les Valenciennois, les Français sont ensuite assaillis et malmenés par Gérard de Verchain, Sénéchal de Hainaut. Une troupe Française, conduite par le Seigneur Guillaume de Craon, attaque et sans doute endommage " la Tour de Maing " (le Château des Prés), puis passe l'Escaut à Prouvy et part attaquer Trith. Une nouvelle fois le Sénéchal de Hainaut sort de Valenciennes et porte secours aux gens de Trith. Il y rencontre et capture Jean Ier Le Meingre, futur Maréchal Boucicaut qu'il ramène prisonnier dans Valenciennes. Le Duc Jean se retire , après une sortie décisive des Valenciennois, auxquels, selon D'Outreman, se seraient joints quelques seigneurs Anglais, dont un nommé Jean Kieret, tué sur " le pont de Maing ". En se retirant, quelques soudards saccagent et " brûlent " Maing et l'abbaye de Fontenelle, lieu de retraite de Jeanne de Valois, tante du Duc Jean. Celui-ci fait immédiatement châtier les coupables. En août 1340, Jeanne de Valois quitte une fois de plus sa retraite et part en Flandres rencontrer sa fille Philippa. Sa ténacité aboutira à la Paix de Tournai : le Hainaut sera désormais épargné.


Le comte Guillaume II accorde son pardon aux Berniers. Certains biens leur sont restitués, mais pas le Château des Prés.


La Grande Peste, la Peste Noire. Elle fut selon Philippe Contamine " la plus grande catastrophe démographique de toute l'histoire médiévale ". Selon les régions, entre 1/8 et 1/3 de la population fut victime de ce fléau. La communauté maingeoise ne fut sans doute pas épargnée.


Jeanne de Valois s'éteint à l'abbaye de Fontenelle le 7 mars 1352. Elle est inhumée au milieu du chœur des Dames.


la famille Bruniaus
Les Bruniaus étaient sans doute une famille de Bourgeois aisés de Valenciennes, occupant des fonctions dans l'administration communale. Ils possédaient des biens importants à Maing (dont une terre de 13 mencaudées qu'ils donnent à l'abbaye), preuve supplémentaire de l'attrait exercé par notre commune sur l'entourage du comte, à la suite de Jean Bernier. Certains de ces biens sont encore attestés au 17ème siècle. Ils étaient absolument contemporains de Guillaume Ier et de Jeanne de Valois, qu'ils ont connue à Valenciennes et à Fontenelle. Ils ont, comme elle, désiré y être inhumés, comme en témoigne leur
remarquable lame funéraire (9) Elle est classée Monument Historique. Elle représente en buste les cinq membres de la famille :le père Jehan Bruniaus (10), sa femme Clémence de Bousies (11), la fille Mague (12), le fils Jehan Bruniaus (13) et la belle-fille Marie de Vienne (14). Sous leurs cinq effigies, une inscription sur 2 lignes établit une donation en faveur des pauvres. (Sacent tout con doit donner pour les armes de Brunel et de demizielle Climence se feme et de leur anciseurs tou les mois de l’an a tous jours II witeus de pain quit a VIII d pries dou mille A tous les paures de le ville ki sont au moustier le jour con fait le siervice et est ces bles bien asenes sur XIII mencaus de tierre si qu’il appert par le tiestament ki est en le glise de F....)


Premier dénombrement
(référence : M. Arnould, " les dénombrements de foyers dans le comté de Hainaut aux XIVe, XVe et XVIe siècles)
En 1365 a lieu le premier dénombrement connu concernant Maing.
Maing, Trith, Verchigneul et le hameau de Pont recensent alors 202 foyers, ce qui pourrait correspondre à environ 1000 habitants.


1375 : Comptes de la mairie de Trith et de Maing
"Comptes des mairies aforaines de la prévostet "(ADN - B / 20190)

Dans ce manuscrit sont enregistrées les recettes et les dépenses de la mairie de Trith et de Maing en 1375 et 1376. Il nous livre les détails de certaines " infractions " du XIVe siècle : " biestes qui furent damaige faisant ", " brebis prises aux waresons ", " vacques qui furent prises aux avoines des pauvres gens ", " pour une mélée qu'il fit à l'encontre de Roger Maucorps ". Il nous donne un premier aperçu de la population des deux communautés.


Le dimanche 5 février 1380, le maïeur Jacques de Ruielle convoque les plaids généraux en l’église, et assisté des échevins et des chefs de familles des communautés de Trith et de Maing, il procède à la codification des « bonnes coustumes » locales. Ce « Record des Coutumes de Trith et de Maing » comporte 39 articles. Ces règlementations, issues du consentement collectif, concernaient les moulins et fours banaux, les corvées, la clôture des terres, l’entretien des cours d’eau et l’utilisation des waréchaix (terrains communaux). (références : Léo Verriest – René Guillez : exposé de l’A G de mars 1984)

Suite du chapitre "Histoire"

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1. Mention de Guillaume de Maing
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2. Mention de Dame Rikaut de Maing
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3. Guillaume de Hainaut
(Bibliothèque Municipale d'Arras)
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4. Le Château des Prés
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5. Sceau du comte Guillaume de Hainaut (Charte de Guillaume, Mairie de Maing)
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6. La charte du comte Guillaume 1er de Hainaut
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7. Couronnement du roi Edouard
Chroniques de Froissart
(Bibliothèque Nationale de France)
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8. Monnaie à l'effigie d'Edouard III
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9. Lame funéraire de la famille Bruniaux
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10. Jehan Bruniaus
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11. Clémence de Bousies
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12. Mague
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13. Jehan Bruniaus
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14. Marie de Vienne
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